Que pense Carla de la recommandation 1562 (2002)

Contrôler le diagnostic et le traitement des enfants hyperactifs en Europe.

 

La controverse bien connue sur la prescription de la ritaline était certainement présente tout au long des débats. Lorque l'on lit le rapport de la commission on constate :

Que des personnes qui avaient déposé en 2002 une proposition de directive hostile à la prescription du méthylphénidate, en l'associant à une drogue ont fait partie de la commission

Que cette commission a auditionné d'éminents spécialistes de la question mais également un pédiatre -neurologue qui parle sur son site de l'hyperactivité comme d'une supercherie (désolée mais je ne donnerai pas son adresse - les plus curieux pourront devront lire le rapport ).

Que si certaines propositions sont éminemment solides et rejoignent le souci des spécialistes et des parents, certaines assertions relèvent purement et simplement de contre-vérités scientifiques qui révèlent très nettement l'influence des opposants à la prescription.

Résultat : un document relativement ambigu et contradictoire qui fait l'impasse sur le vrai problème : la formation des professionnels.

Un document dans lequel on reconnait l'existence du problème de façon très correcte mais où on perd de vue toute attitude rationnelle quand on parle de la prescription.

Un document qui s'adresse à toute l'Europe où les pays n'ont pas la même politique : pas de prescription en Italie, une prescription contrôlée en France et des pays où il n'existe pas de contrôle de la prescription. C'est la raison pour laquelle, j'ai choisi volontairement d'examiner la recommandation sous l'angle français.

En tout état de cause, je n'ai pas apprécié dans le rapport (il n'est pas en ligne sur Carla7 -voir sur le site du CE) les termes de "tendance en vogue aux Etats-Unis". J'ai sévèrement repris un professionnel qui refusait d'admettre l'existence de l'hyperactivité en parlant "de mode américaine". Ce sont là les termes des détracteurs qui généralement n'ont pas d'argument à opposer lorsqu'on leur présente des articles réputés pour leur sérieux et validés par la communauté scientifique.

Certes il y a des excès aux USA mais ce même pays dans une des nombreuses études qu'il a mené sur le sujet reconnait qu'il existe là-bas aussi un problème de formation des professionnels (voir sur info-dernière).

Je suis donc très favorable à l'encadrement de la prescription susceptible d'éviter les abus qui ont pu se commettre dans certains pays et notamment aux USA. Mais je ne peux admettre qu'on s'appuie sur des contre-vérités scientifiques pour asseoir une argumentation tendant à la suppression de la prescription. C'est un médicament, et on oublie trop souvent que les médicaments sont des toxiques qui ne doivent être prescrits qu'après un diagnostic sérieux, aux personnes qui en ont besoin, en respectant strictement les doses.

Et encore une fois, non la ritaline n'est pas une drogue car elle ne crée pas d'accoutumance. C'est un psychotrope qui doit être prescrit avec le plus grand soin. On ne peut en dire autant des neuroleptiques prescrits sans état d'âme par les mêmes psychiatres qui refusent de le faire pour la ritaline : où est la logique ou plutôt qu'y a t-il de scientifique dans cette attitude ?

Le Conseil de l'Europe envisage également de réfléchir à la prescription des neuroleptiques, cela me parait une excellente chose. Il devrait de façon générale se pencher sur les traitements des enfants. Lorsqu'il reproche à l'industrie pharmaceutique sa politique peu responsable, il devrait en priorité exiger qu'elle prévoit des conditionnements adaptés aux enfants : ceux-ci sont rares.

 

Carla Sept