TENIR LE CAP

LE VECU DES PARENTS ET DE LA FAMILLE

(ce n'est pas un psychologue qui parle mais un parent !)

Calatogue des difficultés

Incompréhension de l'entourage qui émet des jugements péjoratifs (incapacité à avoir de l'autorité)

Refus des parents proches de voir la réalité en face (négation du handicap).

Désapprobation sociale (dans le meilleur des cas) - signalement aux services sociaux pour maltraitance (ce qui n'est pas aussi rare que l'on puisse le croire).

Discrédit des professionnels qui leur imputent la responsabilité des difficultés de leur enfant.

Impossibilité de se faire entendre de ces mêmes professionnels (la parole des parents n'a aucune valeur)

Sentiment de honte devant le rejet social.

Sentiment d'impuisssance et de culpabilité devant ses difficultés à gérer l'enfant .

Que faire ?

Dès à présent admettre ce qui chaque jour qui passe devient une évidence.

La société dans laquelle nous vivons n'est absolument pas tolérante. Elle rejette tous ceux qui ne sont pas dans la norme. La différence n'a pas besoin d'être majeure. Une personne plus grande ou plus petite que la sacro-sainte norme, quelqu'un qui bégaie légèrement......... fait immédiatement l'objet des moqueries de certains. Heureusement pas de tous........

Naturellement on n'y pensait pas avant d'avoir un enfant différent.

Ce postulat étant admis, il va évidemment falloir adopter une stratégie qui rende globalement la vie plus facile.

Mettons en application l'adage "les conseilleurs ne sont pas les payeurs". Car en effet, PERSONNE ne peut vous conseiller valablement sauf ......un parent d'enfant hyperactif. Car pour savoir, il faut connaître ! Faites comprendre aux conseilleurs, qu'ils ne sont pas qualifiés pour vous aider. Si le "conseilleur" s'entête, évitez-le. Car "il n'y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre". Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas éviter le conseilleur, laissez le dire (très dur) ou montrez les dents. A vous de choisir.

Ne comptez pas sur les professionnels pour vous aider sur le plan éducatif (si vous en avez rencontré un écrivez-moi !), car les méthodes qui marchent avec les hyperactifs n'ont rien à voir avec les règles éducatives classiques.

Evitez les situations à risque et anticipez

Si votre bambin fait les quatre cents coups dans certaines situations évitez les. Ainsi pendant des années, je n'ai pas mis les pieds dans la pharmacie avec mon fiston. Inutile de répéter "ne va pas là", il y serait allé de toutes façons. Quand c'était possible, je lui enjoignais d'aller jouer dehors. Et je le récupérais à la sortie. Pour nombre de rendez-vous, je reste dans la salle d'attente, pendant que le chérubin vaque à ses occupations à l'extérieur. Ceci étant, j'ai décidé d'avertir tous les professionnels quitte à leur faire un cours sur l'hyperactivité. Ce qui est merveilleux, c'est que là aussi vous faites un tri efficace. Un professionnel intelligent et ouvert va admettre votre fonctionnement et même vous aider. Les autres vous regarderont de travers et vous n'aurez plus qu'à les éliminer de votre carnet d'adresses.

Quand je vais chez des amis, je pars avec les K7 et les jeux video. Pendant qu'il s'occupe, on a peut-être des chances d'avoir la paix. Et quand il dijoncte, je pars précipitamment. Naturellement on ne fait cela qu'avec ses vrais amis. C'est l'avantage, là-aussi, on fait le tri dans ses relations. Ceci étant si votre enfant se tient mieux chez vous qu'à l'extérieur, invitez chez vous le plus souvent possible. Et expliquez pourquoi.

Mais direz vous à force de faire le tri, on risque de ne plus voir grand monde. Vous avez parfaitement raison. Pour ce motif, j'incite vivement les parents concernés à prendre contact avec les associations. Vous aurez le sentiment extrêmement agréable d'être compris instantanément et vous vous ferez probablement de nouveaux amis. Vos bambins feront connaissance et eux-aussi tireront profit de ces contacts car ils verront qu'ils ne sont pas les seuls à être différents.

Prendre du recul est indispensable

Car les conseilleurs ne peuvent absolument pas imaginer ce que représente la vie avec un enfant hyperactif. Ces délicieux bambins ont une aptitude formidable à nous faire sortir de nos gonds. Ils révèlent ce qu'il y a de pire en nous et nous obligent à une remise en cause radicale.

Tout d'abord se répéter chaque jour qu'il faudra plusieurs années pour arriver à un résultat qui convienne à tous, parents et enfant. Lorsque la fureur nous prend en le voyant rééditer sans arrêt la même erreur, prenons une grande inspiration et...quittons la pièce.

Inutile de sévir en permanence, CELA NE SERT A RIEN. Quand la punition est trop fréquente, soyons convaincu qu'elle est inutile et qu'il faut soit trouver autre chose soit laisser tomber.

LAISSEZ TOMBER LES DETAILS ET N'ACCORDEZ D'IMPORTANCE QU'A L'ESSENTIEL. Cela ne signifie pas qu'il faut renoncer à donner toute éducation cela signifie simplement que bien des acquis resteront "en cours d'apprentissage" très longtemps. Répétons jusqu'à obtention de l'attitude ou du geste conforme. Et ne nous fâchons pas si possible car c'est inutile. Soyons convaincus d'une chose, il finira par le faire bien...un jour. Si malgré cela vous sentez que vous avez dépassé les bornes : n'hésitez pas à vous excuser : "tu m'as poussé à faire cela" ce qui lui permettra d'intégrer l'idée (très difficile pour un hyperactif) que son attitude engendre vos propres réactions.

PROFITEZ DE TOUS LES MOMENTS DE CALME POUR LUI MANIFESTER VOTRE AFFECTION.

C'est indispensable. Ces enfants font très souvent l'objet du rejet ou de l'incompréhension de leur entourage. Essayons d'oublier ce que leur attitude peut avoir d'irritant et mettons nous un instant à leur place. Comment ferions nous si nous étions en permanence en butte aux mêmes difficultés que lui ? Je suis pour ma part convaincue qu'on trouverait cette existence intolérable. Alors soyons démonstratifs et relevons tout ce qu'il fait de bien. Démontrons lui que nous avons de l'estime pour lui (lui qui en a si peu pour lui même) en mettant systématiquement l'accent sur ses points forts.

POURQUOI FAUT-IL ADOPTER UNE ATTITUDE PARTICULIERE AU PLAN EDUCATIF.

Pour résumer brièvement les données du problème, sachez que l'attention est un outil essentiel des apprentissages sociaux. L'enfant intègre très jeune les codes sociaux ce qui lui permet de se socialiser sans difficultés. Les injonctions "ne fais pas ça", "chut", "ne va pas là" etc sont mémorisées et le guident sans même qu'il en soit conscient, dans la voie de la socialisation. Pour être accepté ou pour avoir la paix, il se comportera comme on l'attend de lui. Les règles éducatives font directement appel à ce mode d'apprentissage.

Dans l'action, l'enfant hyperactif reste "vierge" de toute acquisition, et donc réédite les mêmes erreurs. Plus tard, il réalisera qu'il a fait une erreur mais il n'aura pas pu s'en empêcher. Cette absence de contrôle est caractéristique. Au fur et à mesure qu'il grandit son entourage supporte de moins en moins son attitude et constate l'échec total des méthodes éducatives classiques. Faire appel au raisonnement ne règle rien, punir non plus. Pire, la violence peut s'installer de part et d'autre.

Avoir une attitude claire et constante est une nécessité. Utiliser des techniques de récompense immédiate aussi. Il doit être félicité sans réserve quand il fait un progrès. Répétez inlassablement et ne vous contrariez pas s'il attend que vous lui disiez pour faire. Restez très ferme sur l'essentiel : le respect qui vous est dû.