Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone

G.P.H.D.H.

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Rien n'est acquis une fois pour toutes.

Un rapport commun de l'inspection générale des Affaires sociales et de l'Education nationale reconnait qu'en matière de handicap, l'insertion scolaire en France reste une tolérance susceptible d'être remise en cause. Tous les parents plus ou moins en ont fait la triste expérience. Tel enseignant va réussir à conduire votre bonhomme dans le bon chemin et lui faire faire des progrès sensibles, tel autre l'année suivante, ne tolèrera pas sa différence et plus ou moins consciemment entraînera les camarades de classe dans cette exclusion.

En primaire, une orientation ne peut théoriquement pas être effectuée sans l'accord des parents. Mais, il est pratiquement impossible de demander à un enseignant qui ne le souhaite pas de favoriser l'insertion scolaire d'un enfant en difficulté.

La caractéristique des enfants hyperactifs est de révéler ce qu'il y a de meilleur ou de pire en nous. Ces enfants qui ne tirent aucun profit de leur expérience et qui répètent sans arrêt les mêmes bêtises, ont le chic pour nous faire sortir de nos gonds. L'affection que nous leur portons, nous pousse malgré les moments difficiles qu'ils nous font vivre, à nous dépasser car nous savons que c'est à ce prix que nous les aiderons à surmonter leurs difficultés. Ils nous obligent à nous remettre en question.

Pour l'enseignant, l'attitude de l'enfant sera vécue de façon très différente selon la conception qu'il a de sa profession. Il n'a l'enfant dans sa classe que pour un an et ne peut investir dans la durée comme nous le faisons. Un enfant hyperactif en classe est fatigant et - il faut en être conscient - demande plus de travail qu'un autre élève. S'il est vêcu essentiellement comme un gèneur, et si l'enseignant considère que l'aider relève de la compétence de professionnels et pas de sa pratique, il sera marginalisé et finalement rejeté. Généralement, il entraînera dans ce rejet l'ensemble de la classe.

Si l'enseignant considère que c'est à l'élève en difficulté qu'il doit donner de son temps et de son énergie car il lui appartient de le faire progresser, alors vous verrez votre bonhomme évoluer, s'intéger dans sa classe, se faire des camarades.

La reconnaissance de l'hyperactivité par le milieu médical est loin d'être acquise. Les medias se font donc l'échos de ceux qui sont contre le traitement par la ritaline et rendent notre tâche bien compliquée auprès des professionnels. Comment va-t-on arriver à faire admettre que notre bambin prend la ritaline alors que tel adepte des théories psychanalytiques entend dire que c'est une drogue. Nombre d'éducateurs travaillant dans des établissements ou services spécialisés en sont convaincus.

Mais les articles "accrocheurs" se vendent bien. Les articles objectifs sont rares pour ne pas dire inexistants. En tant que parents d'enfants hyperactifs, il est donc vital de se documenter le plus possible pour être à même d'écarter les arguments qu'on nous oppose.

En CCPE, je me suis entendue dire que l'hyperactivité n'existait pas et je n'ai pas hésité à contrer cette personne sur le plan technique. Il était évident qu'elle n'était pas informée comme je l'étais des effets de ce déficit. Beaucoup de parents se sont documentés, et n'hésitent plus à relever les contre-vérités qu'ils entendent. Cette compétence est particulièrement utile pour les enseignants motivés pour qui ils sont les meilleurs des interlocuteurs.

Il est aussi essentiel de connaître les institutions, établissements et services spécialisés pour éviter à votre enfant dans toute la mesure du possible les orientations indaptées. Vérifiez systématiquement que la solution que l'on vous propose conviendra à votre enfant. Les associations peuvent vous y aider. Ne partez jamais du principe que des professionnels sont plus qualifiés que vous pour en décider. Il y aura toujours une différence majeure entre eux et vous. Ils cherchent une solution avec les moyens à leur disposition, les parents souhaitent une solution adaptée aux difficultés de leur enfant. Ces deux démarches ne se rejoignent pas toujours. Bien connaître les difficultés de votre enfant et son potentiel sont des éléments indispensables pour s'assurer que les mesures prises sont les meilleures.

 

Au quotidien, il nous faudra maintenir le cap sans défaillance sur des méthodes éducatives les plus efficaces et parfois contre vents et marée (autrement dit contre l'entourage familial qui nous reprochera de ne pas savoir éduquer notre enfant, ou contre le voisinage qui considèrera qu'il est mal élevé), encourager inlassablement notre banbin à faire des efforts pour réaliser son travail scolaire (qu'il trouvera toujours trop dur). Il nous demandera du temps et de l'énergie sans parler d'une perséverance à toute épreuve.

Etre parent d'enfant hyperactif est un métier à plein temps.