Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone
Recommandation 1562(2002) : Paragraphe 8
L'ensemble du paragraphe serait parfaitement acceptable si les préliminaires n'avaient donné à penser sur le parti pris de départ relatif au traitement.
Dans l'ensemble, il n'y a peu à redire sauf qu'il apparait que le point c ne concerne pas la France. Dès le départ la France a choisi d'encadrer très strictement la prescription. La contrainte que cela représente est très acceptable et met probablement notre pays à l'écart des critiques qui atteignent d'autres pays européens. Mais ces pays ont aussi une approche du syndrôme bien plus saine qu'en France où l'intérêt supérieur de l'enfant doit laisser la place à la prise en charge psychologique - accompagnée parfois de neuroleptiques mais surtout pas du méthylphénidate. Peu importe la souffrance de l'enfant face aux convictions de médecins qui sont persuadés détenir la vérité. Tout professionnel dont ce n'est pas le métier se met à faire du "psychologique" et prolonge ainsi cette action ô combien néfaste parce que totalitaire.
Point faible de la recommandation : la formation des professionnels. Le parti pris de départ lui interdisait d'évoluer dans ce sens, en se posant plus précisément la question de la compétence des prescripteurs et de la formation de l'ensemble des professionnels de l'enfance. Car le principal problème est là : le diagnostic des hyperactifs (pour le moment, c'est principalement l'opiniâtreté des parents qui permet d'aboutir à un diagnostic correct, problème qui ne concerne pas hélas que l'hyperactivité). Si aucune analyse objectivable ne permet de diagnostiquer à coup sûr l'hyperactivité, il existe des tests qui eux permettent de vérifier les capacités attentionnelles....encore faut-il être formé correctement pour les pratiquer. Le réseau de parents auquel j'appartiens permet de vérifier hélas toujours la même insuffisance : les parents amènent leur enfant chez un médecin ou dans un service supposé compétent pour poser le diagnostic. Ils en ressortent déçus et désespérés car on leur dit que leur enfant n'est pas hyperactif. Cela fait des années qu'ils s'interrogent et que les réponses des divers spécialistes ne les satisfont pas car le problème empire et l'exclusion scolaire se précise, voire est imminente. Le réseau des parents - qui les ont précédé dans cette galère recueille leur demande d'aide. Les associations leur conseillent tel spécialiste, et un vrai diagnostic finit pas tomber, précocité, hyperactivité ou autre. Ces spécialistes passent leur temps à récupérer les erreurs de leurs confrères. Une situation qui démontre brillamment non seulement la difficulté du diagnostic mais aussi l'insuffisance des formations dans ce domaine. Face à cette ignorance, les chances de l'enfant sont étroitement liées aux capacités de ses parents, et notamment à leur niveau culturel qui leur donne les moyens de se battre. La plupart du temps, ils ne demandent qu'une chose qu'on trouve la cause précise des difficultés de leur enfant. Ce déficit dans le diagnostic touche l'ensemble des troubles du comportement et pas seulement l'hyperactivité. Améliorer la qualité du diagnostic est le préalable indispensable à toute prescription. Les neuroleptiques n'échappent pas à cette vérité première, une évidence largement perdue de vue.
En attendant qu'une étude soit menée sur le diagnostic et le traitemen, il faut regretter le peu de cas qui a été fait de celles qui existent par le Conseil de l'Europe.
L'identification de la meilleure pratique est une nécessité à voir les les méthodes très différentes qui sont pratiquées en France. Pour ma part, je pense que cette variété est la marque du manque de formation des professionnels. Il s'avère que ceux qui ne commettent pratiquement pas d'erreur ne multiplient pas les examens. Tout diagnostic comporte un risque. Les médecins préfèreront souvent s'entourer d'une batterie d'examens plus ou moins utiles. On objectera que ces examens permettent de déceler d'autres causes.Certes, mais un professionnel compétent saura choisir ceux qui sont nécessaires, sans accroître le trou de la sécurité sociale.