Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone |
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Remédier aux difficultés spécifiques d'apprentissage de l'enfant hyperactif. La présente est rédigée à l'égale attention des parents et des enseignants. J'ai désormais plusieurs années d'expérience de collaboration avec l'école. J'ai eu la chance d'échanger avec les professeurs qui m'ont fait part de leurs remarques et observations. J'ai pu vérifier auprès d'autres parents en quoi le déficit attentionnel perturbe les aptitudes académiques. J'espère sincèrement que cette note pratique sera utile à tous |
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Lorsque
l'on est atteint d'un déficit attentionnel, il est très
difficile voire impossible d'organiser
sa pensée de façon séquentielle. Non
seulement la mémoire immédiate fait défaut, mais le
cerveau est incapable de trier de façon efficiente les
informations qu'il reçoit. Qu'est-ce que la mémoire immédiate ? C'est le fait d'avoir toujours en tête le début de la phrase au moment où l'on entend (où on lit ) la fin. En cas de déficit attentionnel, lorsque l'on en est à la fin de la phrase, on a déjà "oublié" le début. Le traitement compensera cette difficulté sauf si votre enfant est atteint d'une dyslexie associée. 40 % des hypers ont en prime une dyslexie de surface. Il est difficile de faire la part de ce qui relève de la dyslexie et de ce qui relève du déficit attentionnel stricto sensu. Leurs conséquences sont similaires : ainsi un dyslexique "oubliera" rapidement ce qu'il vient d'entendre comme l'hyperactif. Mais le fait est que la ritaline compense le déficit attentionnel pas le déficit de mémoire de travail. Sous traitement, le niveau scolaire d'un enfant hyperactif s'améliorera de façon spectaculaire pas s'il souffre d'une dyslexie associée. N'importe qui pourra comprendre que dans ces conditions, il est difficile de percevoir de façon instantanée le sens de la phrase. Les phrases longues sont donc à proscrire quand on s'adresse à un enfant thada. Cette difficulté est majorée en cas de dyslexie de surface. Plus l'enfant avance dans sa scolarité et plus cette difficulté rejaillit sur les apprentissages. Dans les petites classes, il existe encore des supports concrets qui disparaissent par la suite et notamment à partir du CM1. Si la répétition fait partie d'une bonne pédagogie, c'est encore plus vrai avec les hyperactifs. Il ne faut surtout pas se laisser abuser par le fait que souvent les thada ont une mémoire d'éléphant et n'oublient pratiquement rien. Cette mémoire là n'a rien à voir, elle relève du stockage d'informations pas de leur traitement. Pour utiliser une comparaison avec l'informatique, tout se passe comme si les informations étaient bien conservées mais le logiciel de traitement défaillant. Avec la ritaline, l'attention s'améliore et donc les apprentissages. Mais vous constaterez toujours à quel point c'est difficile de faire "réfléchir" un thada et combien il reste distractible. Toutes les matières enseignées n'entraînent pas le même niveau de difficultés. Selon la matière et selon l'intérêt que l'enfant y porte, voire selon les mesures prises par l'enseignant et par les parents, elles seront plus ou moins marquées. On constatera aussi que les performances de l'enfant, sa capacité de travail sont extrêmement variables d'un jour à l'autre. Ce fait désoriente souvent les personnes non averties, il conduit à douter de l'existence du syndrome et suscite le découragement. C'est une manifestation de ce déficit neurologique. Face à cela, l'attitude du pédagogue doit rester constante, son investissement identique, si l'on veut empêcher que l'enfant lâche prise. Notre thada a beaucoup de mal à apprendre par coeur. Evidemment, la concentration qui requiert attention et mémoire de travail est un élément essentiel de cette aptitude. Par contre, une fois qu'il aura retenu, il est possible qu'il oublie moins qu'un autre car chez lui les informations stockées restent longtemps intactes. Tout le monde constate que par impulsivité notre thada commet des erreurs là où ses connaissances auraient dû lui permettre de les éviter. Le déficit attentionnel se traduit aussi par l'incapacité d'empêcher les informations inadaptées d'être immédiatement utilisées. C'est aussi ce que certains auteurs appellent le "déficit du contrôle de soi" en qualifiant ainsi plus la conséquence que la défaillance fonctionnelle qui en est à l'origine. Le cerveau "attentif", et donc efficace, sait parfaitement trier et bloquer les informations qui sont inadaptées à la situation à traiter. Ainsi, il empêchera de déstocker ce qui ne nous sert à rien et il passera au tamis l'information qu'il reçoit afin de ne "laisser passer" que ce qui nous est utile pour gérer la situation du moment. Ce "tamis" se perfectionne dans les premières années de la vie avec les expériences vécues quotidiennement par l'enfant. Cette aptitude indispensable à la socialisation, l'est aussi pour réfléchir et réaliser des opérations complexes. Si toutes les informations arrivent en bloc et ne sont pas triées, il y a fort à parier que la première arrivée conditionnera une réaction qui risque de ne pas être appropriée. Incapable d'organiser sa pensée, il préfèrera alors s'abstenir. Le refus de faire est expliqué par de la paresse, et la persistance dans cette attitude par de l'entêtement. Ce faisant on oublie, que l'enfant thada a une difficulté réelle et qu'il devra pour la surmonter faire preuve d'un important effort de volonté, effort voué le plus souvent à l'échec sans le soutien des parents et pédagogues. Généralement on le réprimande, avec plus ou moins de succès. Les réprimandes suivies d'effet donnent à croire que l'enfant le fait exprès. Ce qui entretient le malentendu. Le soutien des adultes est indispensable pour qu'il arrive à faire le maximum d'efforts afin de mobiliser le peu de capacités attentionnelles dont il dispose. Lorsqu'une tâche est très difficile, la plupart d'entre nous baissent les bras. Pour l'enfant thada, certains travaux scolaires représentent une grande difficulté : tous ceux qui ne permettent pas de produire la réponse dans un délai assez bref ou exigent pour leur compréhension de procéder par étapes. Lorsque les étapes sont trop nombreuses ou trop longues, le thada arrivé au bout de la démonstration a perdu de vue l'objectif initial à atteindre. Face à ce comportement, la rigueur est de mise mais on ne devra pas essayer de"réveiller" l'amour-propre de l'enfant en lui disant qu'il est paresseux : même si son attitude n'est pas révélatrice, il est particulièrement conscient de ses difficultés et s'il bloque devant le travail, c'est justement parce qu'il se considère incapable de le faire. Il dira le plus souvent qu'il n'a pas envie de travailler, voire que c'est trop dur. A l'âge adulte, il racontera volontiers qu'il n'aimait pas l'école. Difficile d'aimer faire ce qui est pour vous insurmontable... Il ne faudra pas se laisser abuser par l'attitude apparemment désinvolte de l'intéressé. Les réactions d'un hyperactif n'ont rien à voir avec celles d'une personne dotée d'une capacité attentionnelle intacte car les évènements ne s'impriment pas chez lui avec la même persistance. Il passe rapidement d'un sujet d'intérêt à un autre, et si la réprimande dure trop longtemps, il risque fort d'être déjà "parti ailleurs". Il fera ressurgir cette expérience au moment où on ne s'y attend pas. Et on réalisera alors qu'il se souvient avec précision de ce qui s'est passé et que les mots entendus ont eu un réel retentissement. En lui disant qu'il est paresseux, on accroît la mauvaise estime qu'il a de lui-même ce qui ne va pas l'inciter à faire les efforts qu'on attend de lui. On rappellera plutôt qu'il est en classe pour travailler et on l'incitera à répondre à ce qu'il sait. On lui dit qu'on l'aidera s'il fait des efforts. Et on le félicite chaudement chaque fois qu'il a surmonté ses appréhensions. Cette remotivation doit être fréquemment renouvelée car le découragement est latent, donc prêt à surgir au moindre obstacle. Et tant que faire se peut, on ne cède jamais devant cette attitude. Tôt ou tard, il devra avoir fait son travail (au moins en partie), il devra avoir compris les leçons. Lâcher prise devant un thada qui bloque devant le travail, c'est l'inciter à s'enferrer . C'est le renforcer dans son sentiment d'infériorité. Cette démarche n'a de chances de succès que si parents et enseignants oeuvrent dans le même sens. De la même façon que l'enseignant ne peut réussir sans le soutien des parents, l'action des parents n'a que peu d'effets si elle n'a pas d'écho dans l'établissement scolaire. Même en l'absence d'attitude de blocage, l'enfant thada est généralement plus lent que les enfants de sa classe d'âge et aura du mal à finir son travail dans les délais. Il a du mal à mobiliser longtemps son attention ce qui explique sa tendance à ne pas achever ses devoirs et la dégradation progressive dans la qualité des réponses fournies. Ce système de tri automatique qui fonctionne de façon inconsciente chez une personne dotée de capacités attentionnelles intactes, permet de traiter de façon séquentielle une opération complexe. Les thada ont souvent du mal à faire les problèmes de math. C'est aisé à comprendre lorsque l'on sait que pour parvenir au résultat, il faut passer au moins par une opération intermédiaire. Lorsque l'on a du mal à conserver présent à la mémoire, ses propres déductions on ne peut résoudre ces opérations. On constatera aussi qu'il a tendance à retenir les détails plutôt que l'essentiel, qu'il lui est très difficile de suivre la trame d'un récit, de raconter de façon cohérente une expérience personnelle particulièrement en cas de dyslexie de surface. Il vous dira qu'il a du mal à mettre ses idées en ordre. Sur le plan social, ce déficit se manifeste par des réactions impulsives qui seront d'autant plus importantes que l'enfant est jeune et que son entourage contribue à les aggraver. Gare aux provocateurs ! Certains enfants prennent un malin plaisir à agacer l'enfant thada entraînant ainsi des réactions immédiates et musclées. Il est vain d'espérer canaliser un thada si on laisse agir les provocateurs. L'enchaînement des évènements est irrémédiable : constamment provoqué et régulièrement puni, l'enfant hyperactif va devenir de plus en plus agressif, les adultes de plus en plus coercitifs et la situation ne tardera pas à leur échapper complètement. Le provocateur restera impuni. Cette escalade conduit à l'exclusion scolaire et à l'enfer familial. Notre thada incapable de calcul, ne sachant pas s'expliquer est perdant d'avance. Lorsque l'on a du mal à reconstituer la chronologie des évènements, on ne peut être qu'un mauvais avocat de sa cause. Lorsqu'il est jeune, le thada en arrive à se croire coupable à la place des autres. Quelques années plus tard, il comprendra la cause de ses actes sauf qu'il aura le sentiment d'avoir été agi par le provocateur ce qui n'est que la traduction psychologique d'un fait objectif : le déficit attentionnel limite sensiblement ses facultés de contrôle de soi. Comment rémédier à ces difficultés. Soyez tout d'abord convaincus qu'il n'y a pas de méthode miracle. Si la ritaline améliore notablement les performances, rien, absolument rien ne peut remplacer un cerveau performant. La "béquille" chimique est néanmoins extrêmement utile et on verra plus bas pourquoi. Ce qui est essentiel c'est de s'inscrire dans le temps : n'attendez pas que tout se mette en place en quelques mois. C'est hélas rigoureusement impossible : de la même façon qu'on ne peut pas exiger d'une personne mal entendante qu'elle ait l'ouie fine, vous ne pourrez pas attendre d'un thada qu'il devienne miraculeusement attentif. Mais n'oubliez jamais que cet enfant est intelligent. C'est grâce à son intelligence qu'il va progressivement - mais très lentement - mettre en place des techniques compensatoires qui vont limiter les effets péjoratifs de son handicap. Il faut croire en ses possibilités et le lui faire savoir, le lui dire et le lui redire. Ce sera sur le long terme son meilleur soutien. Sachez que vous êtes partis pour un travail qui durera de longues années et pendant lesquelles il vous faudra lutter contre le découragement de l'intéressé sans parler du vôtre ou de celui de l'enseignant. En effet, l'enfant confronté à ses difficultés d'apprentissage baissera les bras. Plus son déficit neurologique est diagnostiqué tard et plus vous serez confronté à une attitude de refus devant le travail à accomplir. Il ne faut surtout pas oublier que cette réaction est générée par une difficulté réelle. Ne la niez pas, il faut qu'il sache que vous en êtes conscient. Pour l'inciter à persévérer, récompensez ses efforts plus que ses résultats. La ritaline s'avère un atout de poids dans cette "remédiation". Grâce à elle, il va pouvoir lui-même apprécier ses difficultés. Il saura ce qu'il faudrait qu'il parvienne à faire et mettra petit à petit en place les techniques compensatoires les plus efficaces. Pour y parvenir, il aura aussi besoin de l'aide des parents et des enseignants. "Expérimentez" avec lui les méthodes de travail les plus efficaces. Aidez-le à "raisonner". Surlignez les mots importants du texte, faites lui noter au brouillon les informations utiles, expliquez lui comment vous parvenez à la solution et cherchez avec lui les meilleurs moyens de compensation. Naturellement cette procédure n'est valable que pour autant qu'il ait atteint l'âge de participer activement à l'élaboration des techniques de compensation. Pour les plus jeunes, il faudra observer, ce qui est le plus efficace. Car l'observation, est la meilleure technique à adopter. Il faut en effet faire table rase de toutes les méthodes traditionnelles remarquablement inefficaces avec les thada. Le plus dangereux étant de laisser ces enfants livrés à eux-mêmes au motif qu'ils ont atteint l'âge pour s'organiser tous seuls. Dans leur cas, c'est une véritable aberration. Il faut organiser et cadrer leur travail, c'est seulement de cette manière qu'ils arriveront à progresser. La collaboration enseignants- parents est une nécessité impérieuse. Les parents devront remettre de la documentation aux enseignants afin qu'ils puissent être informés des caractéristiques de ce déficit neurologique. Ceux-ci gagneront un temps précieux dans la compréhension du trouble et donc dans celle du fonctionnement de l'enfant. Les aménagements qui suivent sont cités fréquemment dans la littérature étrangère et ont déjà fait la preuve de leur efficacité : - éviter les distracteurs : en classe placer l'enfant au premier rang (ce qui lui évitera d'être distrait par ses camarades) et à la maison instaurer un calme absolu pendant le travail scolaire. - expliquer à l'enfant le motif de ses décisions : ce qui est évident pour les autres ne l'est pas forcément pour lui. Chaque enseignant devra aider l'enfant à comprendre ce que signifient les décisions qu'il prend à son égard. - s'assurer que l'enfant a bien compris les consignes en les revoyant avec lui. - vérifier qu'il a bien noté son travail, copié ses leçons. - instaurer un relais d'information enseignant-parents en se rencontrant régulièrement et en se donnant les moyens de suivre et de vérifier son travail : cette condition sera notamment remplie en s'assurant que l'enfant a bien renseigné son cahier de textes, en disposant de supports faciles à utiliser -livre ou fiche de travail, en utilisant un cahier de liaison, bref par tous moyens qui permettront de savoir à n'importe quel moment de la semaine où l'enfant en est de son travail. - tenir compte dans l'appréciation du travail qu'il accomplit des difficultés particulières de l'enfant. Voici par exemple les techniques compensatoires utilisées par un enseignant : ménager du temps à l'enfant pour achever de copier une leçon inachevée, refaire ou différer un contrôle lorsqu'il est manifeste qu'il n'a pas eu la possibilité d'apprendre correctement ses leçons, faire la photocopie de la leçon dans certains cas. Aviser les parents des notions qui ne sont pas assimilées. Le but est que l'enfant fasse le même travail que les autres même si pour y parvenir, il est parfois nécessaire de trouver des aménagements. Des encouragements réguliers et fréquents entretiennent la motivation de l'enfant et l'inciteront à continuer ses efforts. Aucun acquis n'est facile lorsque l'on doit maîtriser une attention aussi volatile. Les parents devront abondamment féliciter l'enfant pour ses résultats même lorsqu'ils sont moyens dès lors qu'il a dû fournir un réel effort pour y parvenir. Ils s'abstiendront d'insister trop lourdement sur ses échecs sauf pour lui rappeler les mesures qui auraient pu lui permettre de les éviter lorsque celles-ci sont dans les capacités de l'enfant. Et bien entendu, ils devront suivre avec soin le travail personnel de l'enfant quitte à recourir à l'aide d'un étudiant ou d'un professeur rémunéré. - les parents doivent savoir que même avec de la bonne volonté l'enseignant peut commettre une erreur tactique. N'oubliez pas que vous en avez fait vous aussi. Sachez donc passer sur ces "erreurs de parcours" car elles sont inévitables dès lors que l'enseignant manifeste la volonté de collaborer avec vous. Soutenez son action auprès de votre enfant en attirant son attention sur les mesures que l'enseignant prend dans la classe pour faciliter ses apprentissages. - responsabiliser l'enfant en lui faisant faire de menues tâches qui démontreront que l'on a de l'estime pour lui. L'estime de soi de ces enfants est généralement mauvaise et ces "missions" le valoriseront. Ces mesures sont aussi valables à la maison qu'à l'école. - organiser le travail par séquences courtes et variées. Cette technique peut être mise en place à domicile sans difficulté et d'ailleurs notre thada les ménage lui-même puisqu'il demande fréquemment à se lever de sa chaise . Pour éviter qu'il décroche, il faut essayer d'être le moins ennuyeux possible et découper son travail en tâches successives et aussi variées que possible en ménageant des pauses fréquentes. Utiliser pour les explications des phrases courtes plutôt que de longues démonstrations dans le fil desquelles il se perdra. En situation d'enseignement, c'est sans doute difficile à obtenir, mais attirer l'attention de l'enfant par le regard ou par un geste discret peut être également suggéré. Il est parfois plus efficace de poser sa main sur son bras pour attirer son attention, que de réitérer sans arrêt la même remarque. - ménager tant que faire se peut de bonnes relations entre l'enseignant et l'enfant notamment en recherchant les causes exactes d'une attitude perçue comme répréhensible. Très souvent notre enfant ne saura pas donner le déroulement de l'action et ratera certains épisodes dans son récit pour ne retenir qu'une partie des faits. Ce n'est pas suffisant pour savoir ce qui s'est passé. Il ne faut jamais rester sur une ambiguïté avec un thada car elle est source d'angoisse et va se traduire par des attitudes inadaptées en classe. Il est donc important de revoir ce qui s'est produit afin qu'il ait une perception claire des choses. L'enseignant peut y veiller seul ou le faire avec l'aide des parents, c'est affaire de nécessité ou de circonstances. Car les actions des thada ne peuvent être correctement interprétées au regard des explications habituelles. Celles-ci sont basées sur le caractère volontaire ou conscient des actes de l'enfant, sur sa possibilité supposée de contrôler ses actes. La paresse, l'entêtement sont des "jugements" de valeur qui supposent une action volontaire laquelle fait tout particulièrement défaut aux thada. Et ce n'est pas parce qu'il réussira parfois à faire ce qu'on attend de lui qu'il faut croire qu'il le fait exprès lorsqu'il n'y arrive pas. Heureusement, il a des possibilités de contrôle sur son action, mais elles sont inégales et sujettes à des variations très importantes dans le temps. -La notion de "faute" doit être bannie du vocabulaire pour les raisons précitées. Elle ne peut que générer de l'angoisse car l'enfant risque de se sentir toujours fautif à la moindre erreur sans avoir les moyens de remédier à la situation puisque son handicap sera nié. Autant exiger d'un aveugle de voir. C'est une véritable torture morale dans laquelle beaucoup d'adultes s'égarent. Il vaut mieux dire, "si tu agis ainsi, il y aura telles conséquences, tes camarades réagiront ainsi, je serai obligé de prendre telle mesure...." Il faut prioritairement faire appel à son intelligence. Et pour rendre la sanction plus efficace, prévenir avant d'agir, "si tu continues, je ferai... " - un thada a besoin de savoir à quoi s'attendre : comme son déficit attentionnel le met dans l'incapacité d'anticiper, l'adulte le fera à sa place en exprimant à haute voix ce qui va suivre. C'est efficace en toutes circonstances que ce soit pour ménager la transition vers une autre activité, un autre travail ou pour prévenir un comportement inadapté. En permanence, les adultes devront veiller à avoir une attitude régulière. Agir avec les thada, de façon différente dans des circonstances identiques débouche sur une perte de repères extrêmement préjudiciable. Les thada deviennent avec le temps conscients que leur perception des choses n'est pas toujours exacte car certains éléments d'analyse leur ont échappé. Chez l'enfant, la variabilité de l'attitude de l'adulte le met dans l'incapacité totale d'apprécier les situations, ce qui génère de l'angoisse, fait dégringoler l'estime de soi et développe l'agressivité car il "baigne" dans un environnement qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas. L'enfant thada a besoin que l'adulte l'aide à décrypter le monde dans lequel il vit, les réactions des autres. Si l'adulte entretient la confusion par son comportement irrégulier, un jour sévère, le lendemain laxiste, il empêche l'enfant de construire ses repères et d'évoluer harmonieusement. Bien des thadas simplement remuants et joyeux dans leur petite enfance deviennent angoissés et agressifs après leur confrontation avec l'école. Dans la démarche de scolarisation, si l'utilisation de la ritaline permet de réduire les comportements perturbateurs et les déficits d'apprentissage, elle n'exclut pas de la part des parents la mise en place d'une éducation adaptée et de la part de l'enseignant, une connaissance précise des difficultés spécifiques de ces élèves particuliers qui lui permettra de choisir les méthodes pédagogiques les plus adéquates. Pédagogie différenciée, méthodes d'éducation spécifiques , et collaboration active entre les enseignants et les parents, sont les conditions qui offrent le maximum de chances de réussite scolaire aux enfants thada. Copyright : Carla7
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