Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone : une situation bloquée ? retour

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Pourquoi est-ce que la situation n'évolue-t-elle pas ? :

Il n'y a pas de recherche appliquée en France

Les chercheurs savent (recherche fondamentale) mais ils ne s'occupent pas de recherche appliquée : elle est quasiment nulle en France sur les problèmes neurologiques que sont la dyslexie, la dysphasie et bien entendu l'hyperactivité.

Or elle est essentielle : à quoi cela peut-il servir dans la pratique que les connaissances évoluent s'il n'y a aucune mesure prise pour informer les médecins du terrain, pour expérimenter et arrêter les meilleurs protocoles de soins.

Résultat, la majorité des médecins ne sont pas formés et n'ont jamais entendu parler de thada pendant leurs études. Une fois en exercice, aucune information ne leur est donnée sauf s'ils manifestent la volonté de se documenter.

Les professionnels ne travaillent pas ensemble (en réseau)

Autre difficulté majeure les professionnels travaillent chacun dans leur coin sans confronter leurs connaissances et leurs pratiques lesquelles sont complémentaires.

Ainsi les orthophonistes n'apprécient pas que les neurologues empiètent sur leur terrain et considèrent qu'elles (ils) en savent plus qu'eux.

Le psychiatres estiment sauf exception qu'ils sont aptes à tout prendre en compte et continuent à appliquer les théories psychanalytiques sans intégrer l'évolution des neurosciences.

Les enseignants se méfient des orthophonistes et considèrent qu'ils se contentent de faire de l'entraînement scolaire. Ces mêmes orthophonistes sont souvent critiques à l'égard des apprentissages de la lecture et de l'écriture et estiment qu'elles sont souvent obligées de faire le travail de l'enseignant.

Certains enseignants (heureusement pas tous) estiment que ce n'est pas leur boulot de s'occuper des enfants en difficultés et qu'il y a des professionnels pour cela.

Les structures sont agies par des intérêts qui les éloignent des missions pour lesquelles elles ont été créées.

Dans les structures (services ou établissements) les personnels s'installent dans la routine. Il n'y a pas d'évaluation du travail fait. On trouve "normal" de suivre un enfant pendant des années sans s'interroger sur le suivi alors que celui-ci est manifestement inefficace. On se croit les meilleurs et on n'envisage absolument pas de recueillir un autre avis. On est généralement contre la ritaline. Mais on a rien de mieux à proposer.

Les structures pour exister doivent remplir leurs places. Alors on oriente vers la structure avant même de se poser la question de savoir si une solution peut être trouvée en milieu ordinaire.

Tant qu'à faire on prend des cas pas trop difficiles à gérer. Car le personnel n'a pas envie de se compliquer l'existence.

La qualité et l'intensité des rééducations laisse à désirer

Que ce soit en établissement, ou en libéral elles ne sont pas toujours adaptées. Leur nombre ou leur durée est souvent insuffisante. On ne donne pas de chance à la rééducation de réussir.

La psychothérapie

Là aussi une évaluation des pratiques serait nécessaire. Cette question est déjà posée au niveau ministériel. Qu'en sera-t-il ? La plupart du temps, "l'angle d'attaque" n'est pas le bon. On cherche des causes dans l'histoire familiale et on "oublie" que le handicap suffit à lui-seul à développer certaines difficultés comme l'estime de soi par exemple.

Les solutions préconisées

Développer la recherche appliquée

Faire travailler les professionnels en réseau (indispensable certes mais laissé à leur initiative)

Mettre en place des centres de diagnostic et de soins.

En fait cela ne bougera que si

l'Etat met les moyens financiers qu'il faut

Se montre suffisamment directif pour impulser de nouvelles pratiques

Et surtout si les parents et leurs associations se mobilisent.

Car il y a une constante dans le domaine du handicap. Les mesures prises l'ont toujours été sous la pression des associations de parents.

Et malheureusement aujourd'hui, il y a peu d'associations qui fassent le poids dans la bataille qui s'engage.

Espérons que progressivement par le biais de ce formidable outil d'information qu'est internet, l'information se diffusera auprès des parents et les rendra de plus en plus "performants" dans la bataille quotidienne qu'ils ont à mener pour assurer l'avenir de leurs enfants.

 

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