Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone

 

La ritaline et les adultes

Il est dit dans de nombreux sites que la ritaline n'est pas aussi efficace sur les adultes que sur les enfants. Je me suis interrogée : en quoi le métabolisme d'un enfant et d'un adulte différaient-ils pour que l'on puisse constater de telles différences ?

J'ai interrogé le médecin qui suit mon fils : le traitement selon lui est aussi efficace avec les adultes qu'avec les enfants.

J'ai alors émis auprès de lui une hypothèse qui lui a paru vraisemblable. Elle est tirée de mon expérience et mériterait d'être validée.

La ritaline chez l'enfant ne modifie pas fondamentalement le comportement hyperactif quand elle est prise trop tard et quand l'hyperactivité atteint un certain degré de sévérité. Je l'ai constaté chez mon fils et cela m'a été confirmée par son médecin. Tout mon "travail" auprès des enseignants consiste essentiellement à leur faire passer ce message : même sous traitement mon fils reste un hyperactif. Mon enfant a commencé le traitement à 9 ans ce qui de mon point de vue était déjà tard.

La construction de la personnalité se fait indéniablement pendant les premières années de la vie. Or celle-ci se fignole sur la base du capital neurologique et des expériences acquises. Le cerveau se façonne longtemps et jusqu'à l'âge adulte avec la confrontation des expériences. Pour moi pas de doute que les grands traits de son tempérament s'étaient déjà façonnés à l'âge de 9 ans. Certaines attitudes étaient déjà installées.

Dans ce cas que penser d'un adulte dont la formation du cerveau est aboutie et dont la construction de la personnalité est pratiquement achevée. Comment va-t-il réagir en ce sentant "changer" sous l'effet du traitement ? Déjà, on le sait, les adolescents arrêtent souvent la prescription, ils ont en assez et préfèrent quitte à avoir des difficultés "se sentir eux-mêmes".

En clair, si l'adulte n'a pas envie de changer sa vie et s'il a l'impression de ne plus se reconnaître avec le traitement, celui-ci échouera. Qu'elle ait été solitaire ou accompagnée par un thérapeute, l'adulte devra avoir fait sa propre analyse et être prêt au changement que va inévitablement introduire dans sa vie la prise du traitement.

Chez l'enfant, le traitement n'est qu'un outil (une béquille disent les psy) dont il faut savoir se servir pour tirer le maximum de profit.

Pour que cet outil serve, il faut :

- une éducation adaptée

- des rééducations (orthophonie, psychomot etc)

- une prise en charge psychologique par un professionnel averti

- une adaptation de l'enseignement

et cela pendant de longues années.

Ces mesures devront être ajustées au fur et à mesure de son développement, lequel au plan neurologique n'est achevé qu'à la fin de l'adolescence.

Chez un adulte qui n'a pas eu obligatoirement tous ces supports pendant l'enfance, il est assez facile de prédire "un échec" du traitement. Beaucoup traînent à l'âge adulte des séquelles psychologiques qui devront impérativement être prises en compte si l'on ne veut pas aboutir à cette conclusion trop rapide et à mon avis fausse : le traitement n'est pas aussi efficace sur les adultes que sur les enfants.

Carla

 

 

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