GUIDE PRATIQUE DE L'HYPERACTIVITE DANS L'HEXAGONE


Quelle éducation dois-je apporter à mon enfant pour qu'il améliore son comportement ?

Lorsque j'évoque ma méthode avec d'autres parents, je rencontre soit une adhésion, certains d'entre eux ayant eu recours à la thérapie cognitive et comportementale, soit de l'impatience, mon interlocuteur ayant le sentiment mes "trucs" n'ont aucune efficacité.

Dans une famille, avec un hyperactif encore plus qu'avec un autre enfant, le père et la mère doivent travailler harmonieusement à l'éducation de leur enfant. Or, force est de constater au travers des témoignages que ce n'est pas toujours le cas. La mère faisant souvent preuve de plus de patience (de laxisme ?) que le père qui veut asseoir son autorité. J'ai pour ma part toujours constaté à quel point dans notre société la conception de l'autorité est univoque. Pour beaucoup de personnes, il n'y a qu'une façon d'exercer l'autorité, or rien n'est plus faux. Bien sûr lorsque l'on adopte une méthode différente des autres, on fait rarement l'objet de l'approbation sociale et familiale car ses effets ne sont pas immédiatement visibles. Il va falloir en faire son deuil.

Quand on se rend compte que les méthodes appliquées sont sans effet mais que l'escalade s'installe, il est alors indispensable de réviser son attitude. Tôt ou tard, tous les parents d'enfants hyperactifs l'ont fait. Et au risque d'irriter le lecteur, ce sont ceux qui réussissent à gérer au mieux les difficultés.

Pourquoi ? Parce que les méthodes d'éducation classiques sont remarquablement inefficaces avec un enfant hyperactif, pire elles peuvent aggraver la situation.

Faites votre bilan :

- punissez-vous votre enfant plusieurs fois par jour sans succès : pire il recommence inlassablement et même se met à vous résister physiquement. En est-il arrivé à vous agresser quand vous dites "non".

- est-ce que le mode de relation habituelle avec votre enfant sont les cris et les hurlements ?

- sentez-vous que la violence commence à s'installer car vous avez tendance à sévir physiquement de plus en plus souvent et l'enfant à répondre par les coups de pieds, morsures et autre procédé qui témoignent de la dégradation de votre relation.

- vous entendez-vous bien avec votre conjoint sur la méthode ? Que lui reprochez-vous ? est-il plus efficace que vous dans certaines circonstances ? Qui sait le mieux faire baisser la pression ?

Projetez-vous dans l'avenir :

Votre enfant est jeune mais que ferez-vous lorsqu'il sera adolescent lorsque sa force physique aura augmenté si la force est le seul registre sur lequel vous gérez son opposition ?

Pourrez vous pendant des années, résister à l'état d'épuisement dans lequel vous êtes ?

N'ayez pas de complexes

Ce n'est pas vous qui êtes un mauvais éducateur, c'est votre enfant qui a des difficultés. Comme ces difficultés le mettent dans l'incapacité de s'adapter à vos exigences, c'est à vous adulte qu'il appartient de le faire. L'éducation c'est aussi affaire d'observation et d'adaptation. Cette règle utile pour tous les parents va s'imposer dans notre cas.

Observez votre enfant dans les différentes circonstances de la vie : Quelles sont les situations déclanchantes ? A-t-il tendance à vous provoquer ? Vous fait-il régulièrement perdre votre contrôle ? Voulez-vous donner à votre entourage et à votre famille, l'image d'un parent qui se fait respecter ? Laissez-vous intervenir votre conjoint pour faire baisser la pression ? etc etc.

- agissez sur la durée : notre hyperactif répète inlassablement les mêmes erreurs : vous serez plus "têtu" que lui en lui rappelant inlassablement ce qui doit faire avant et en lui faisant analyser après ce qui ne va pas.

Il n'y a pas de miracle car l'obtention de comportements adaptés prend du temps, énormément de temps.

- soyez constant dans votre attitude. n'agissez pas en fonction de l'humeur du moment, rien n'est pire avec un enfant thada qui pour évoluer a besoin d'un cadre clair dans lequel les règles sont appliquées de la même façon. Réagissez de façon identique devant le même comportement. Coordonnez-vous avec votre conjoint.

- en cas de crise, inutile d'essayer de faire "acte d'autorité" : le plus urgent est de faire baisser la pression. Si la colère vous prend - ce qui est bien naturel - quittez la pièce et demandez à votre conjoint d'intervenir. Cela signifie qu'"à froid", vous ferez systématiquement part de votre désapprobation à votre enfant. Autre méthode, faites-lui savoir que vous maintenez votre position et laissez le hurler en évitant le plus possible de discuter avec lui (très mauvais favorise l'escalade) et de réagir à ses provocations qu'elles soient physiques ou verbales. Tant pis s'il casse son jouet favori dans sa fureur. Pendant un temps que vous apprécierez ne le remplacez pas et quand il manifestera le désir d'en avoir un autre : vous lui direz tant pis il ne fallait pas le casser. Et comme il vaut mieux prévenir que guérir mettez à l'abri ce à quoi vous tenez. Mieux ! aménagez votre maison pour qu'il n'ait pas l'occasion de détruire des objets de valeur.

Tant pis pour le "qu'en dira-t-on ?", le plus important est que votre enfant n'ait pas eu l'occasion de vous voir en fureur parce qu'il venait de détruire la potiche de la grand-mère (pendant quelques années,vous aurez tout intérêt à l'emballer et à la stocker hors d'atteinte)

- passez sur les détails pour ne vous attacher qu'à l'essentiel.

Sa chambre n'est pas rangée : vous n'en faites pas un drame, vous allez lui dire que vous allez ranger ensemble. Vous ferez en sorte qu'il participe, c'est tout.

Il s' habille "comme l'as de pique" : inutile de vous énerver et de l'attrapper sur son manque de bonne volonté, cela ne sert à rien. Dites lui plutôt mets ton tea -shirt vert, n'oublie pas de le mettre à l'endroit et une fois que c'est fait prend le pantalon bleu etc. En fin de compte, il sera correctement habillé et peu importe que vous ayez été obligé de le guider pas à pas.

- sachez qu'il faudra plus de temps pour s'en occuper, c'est le prix à payer.

- un système de récompenses en cas de comportement adapté est préconisé : quelle que soit votre méthode (comme constituer un capital de points qui se solde par une récompense) faites attention de ne pas placer la barre trop haut. Si le nombre de points positifs vient s'annuler du fait du trop gros nombre de bêtises qu'il aura faite vous ferez perdre toute efficacité à la méthode. Ne voyant rien de positif votre enfant ne sera pas incité à progresser. Ma méthode perso, c'est de lui permettre d'augmenter sa tirelire en cas de comportement adapté. Il voit ainsi tomber la récompense sans que je ne l'ai pour autant annoncée à l'avance pour avoir fait bien ceci ou cela. Il lui arrive de me dire "je n'ai pas mérité d'argent pour ma tirelire". Je lui donne de petites sommes et aujourd'hui je me contente de manifester ma désapprobation pendant plus ou moins de temps en fonction de la gravité de ses bêtises.

Mais vous trouverez un tas de conseils sur les sites internet spécialisés en référence sur Carla7.

Bien entendu, n'attendez pas d'un enfant de 4 ans les mêmes résultats que des années plus tard. A 4 ans, vous le prendrez sous le bras pour le faire obtempérer. Et tant pis s'il ameute l'entourage - ce qui soit dit en passant ne manquera pas de se produire.

Autant que possible éviter d'en rajouter aux punitions de l'école, cela n'est pas une bonne chose. Si vous voulez marquer le coup face à une attitude inadaptée dans le cadre scolaire, choisissez plutôt de lui en parler avec l'enseignant. Mais n'en rajoutez pas, les occasions de punitions sont suffisamment nombreuses comme cela.

Dans le jeune âge limitez les situations à risque, et sacrifiez certains loisirs sauf à le faire garder par une personne de confiance.Laissez le à la maison avec votre conjoint pendant que vous faites les courses; évitez les restaurants si vous savez qu'il aura du mal à tenir en place, restez près de lui et anticipez les réactions des autres.

 

Comme on le voit, ce n'est pas une méthode miracle et cela demande aussi quelques sacrifices. Mais au final, vous serez satisfaits du résultat pour peu que vous n'ayez pas baissé les bras en cours de route. De plus en plus d'enfants bénéficient du traitement le soir, le week-end et pendant la période scolaire. Ceci facilite la vie de tous et il ne faut pas avoir de regret si cela s'avère nécessaire pour la paix familiale qui est en fait la condition principale de l'évolution de nos enfants.

Enfin je signale que certains parents ont bénéficié de conseils judicieux auprès d'un spécialiste de thérapie cognitive et comportementale.

 

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