GUIDE PRATIQUE DE L'HYPERACTIVITE DANS L'HEXAGONE


A quoi sert la psychothérapie ?

Il est rarissime que le médecin ne préconise pas une psychothérapie aux enfants thada.D'ailleurs cela fait partie des préconisations habituelles en matière de soins. Très souvent la psychothérapie sera effectuée par une psychologue clinicienne.

Dans quelques cas, votre enfant aura rencontré un neuropsychologue. Le diplôme de neuropsychologie se passe après les études générales de psychologie. Le neurospychologue travaille plus particulièrement sur les problèmes d'attention et de mémoire. Mais ils sont tellement peu nombreux et en nombre insuffisant dans les services hospitaliers qu'il est rare que les enfants thada aient une prise en charge neuropsychologique.

Le protocole de soins comprend habituellement : le traitement, les rééducations (orthophonie, psychomotricité...) et psychothérapie.

De toutes façons l'école et les enseignants en général apprécient de savoir qu'il y a un professionnel qui prend en charge l'enfant. En cas de difficultés, celui-ci sera appelé à porter la bonne parole dans l'établissement. Tous les parents n'est-ce pas n'ont pas le recul suffisant pour parler de leur enfant (!!!). Personnellement la psy de mon fils est très rarement intervenue : lorsque l'enseignant me faisait part de ses difficultés, je n'ai pas hésité à lui recommander d'appeler la psychologue - ce qu'il n'a jamais fait. Car en fin de compte, nos entretiens lui ont suffi. Mais n'empêche, pour l'établissement, c'est un gage de sérieux et s'ils ont un jour à rendre des comptes, ils ne seront pas accusés de négligence, l'enfant ayant un suivi psychothérapique.

De mon point de vue, il est essentiel qu'il y ait un minimum de confiance entre les parents et le ou la thérapeute. Il faut éviter de tomber dans un écueil qui consisterait à ce qu'elle ou il se comporte comme le thérapeute des parents. Ces professionnels très répandus donnent à croire aux parents qu'ils ne sont pas de bons éducateurs et que leur attitude est responsable des difficultés de l'enfant. Mon avis est que même si les parents ont besoin d'aide, ils auront tout à gagner à aller voir quelqu'un d'autre. Il ne faut pas attendre non plus du psychologue qu'il nous aide à élever notre enfant, d'ailleurs il n'est pas là pour nous mais pour l'aider à mieux se connaître et à assumer son handicap. Les hyperactifs sont généralement anxieux et objectivement il y a de quoi. Un bon psy saura l'aider sur ce plan.
Certains parents recourent à un psychiatre et non à une psychologue pour la psychothérapie, il faut dire qu'en libéral les séances du psychiatre sont remboursées, pas celles de la psychologue. Sinon les psychothérapies sont pratiquées par les structures de suivi telles que les cmpp et les cmp : mais attention, la plupart considèrent que l'hyperactivité est une mode américaine. Là aussi c'est gratuit mais nombre de parents ont été obligés de retirer leur enfant.

Enfin autant le savoir tout de suite, il faut non pas des mois mais des années de rééducations et de psychothérapie. Difficile d'évaluer la part que chacun aura joué dans l'évolution de l'enfant. C'est un ensemble : un enseignant qui sait gérer un enfant va lui apporter beaucoup. Mais la cheville ouvrière de la réussite, ce sont les parents. La psychothérapie n'est qu'un outil parmi d'autres : elle n'a aucun intérêt si le thérapeute passe son temps à culpabiliser les parents. L'enfant ne peut s'épanouir s'il a le sentiment confus que le médecin leur reproche ses difficultés - ce qui soit dit en passant - est une aberration.

Par contre le thérapeute qui adopte une attitude positive, échange avec la famille qu'il considère comme partenaire à part entière de la prise en charge, va renforcer et amplifier l'éducation des parents. Intervenant comme un tiers dans la relation, il pourra faire passer certains messages à l'enfant sans développer l'opposition qui accompagne toute relation affective. Mais son action sera de peu d'effet si les parents n'ont pas adopté des méthodes d'éducation adaptées et elle sera limitée si l'enfant rencontre des conditions défavorables dans l'établissement scolaire. Ce qui rend délicate la prise en charge est la nécessaire harmonisation de l'action de toutes les personnes qui interviennent auprès de l'enfant. Dans ce domaine le psychologue peut être un référent mais encore faut-il qu'il soit entendu.

 

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