Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone
G.P.H.D.H.
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Scolarisation
des élèves handicapés dans les établissements du second degré
et développement des unités pédagogiques d'intégration (UPI)
NOR : MENE0100364C
RLR : 501-5
CIRCULAIRE
N°2001-035
DU
21-2-2001
MEN
- DESCO
MES
- DAS
Réf.
: Code de l'éducation (partie législative), not. art. L. 111-1,
L. 111-2, L. 112-1, L. 112-2 et L. 112-3 ; C. n° 99-187 du 19-11-1999
; avis du CSE du 16-11-2000
Texte adressé aux préfètes et
préfets de région ; aux rectrices et recteurs d'académie ; aux
directrices et directeurs régionaux des affaires sanitaires et
sociales ; aux préfètes et préfets de département ; aux
inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et
directeurs des services départementaux de l'éducation nationale
; aux directrices et directeurs départementaux des affaires
sanitaires et sociales
1 - Orientations générales
La
loi d'orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin
1975 a institué l'obligation éducative pour tous les enfants et
adolescents handicapés et a fixé comme objectif prioritaire le
maintien ou l'intégration en milieu scolaire ordinaire. Cet
objectif a été confirmé par la loi d'orientation sur l'éducation
du 10 juillet 1989 qui souligne la nécessité de favoriser l'intégration
scolaire des jeunes handicapés.
La scolarisation en milieu ordinaire
représente pour les élèves
handicapés de meilleures chances de réussite scolaire et d'épanouissement
personnel. Elle constitue une étape déterminante pour l'intégration
sociale et professionnelle. La mission conjointe des inspections
générales de l'éducation nationale et des affaires sociales
menée durant l'année 1998-1999 l'a confirmé.
Cependant,
son rapport souligne l'insuffisance des possibilités d'accueil dans le
second degré et la persistance de discontinuités éducatives. En outre,
la mission met en évidence des disparités géographiques
importantes. Il convient impérativement d'y
remédier.
Il est en conséquence indispensable
de mettre en uvre, dans chaque académie, un plan de
scolarisation des élèves handicapés dans les
collèges, lycées d'enseignement général et lycées
professionnels.
Il doit être conduit de manière
progressive mais continue, afin d'améliorer de façon
significative les conditions de scolarité de ces élèves. Un
effort particulièrement soutenu doit être fait en ce sens au
cours des trois années à venir dans le cadre du plan d'accès
à l'autonomie des personnes handicapées annoncé
par le Gouvernement en janvier 2000. Un bilan annuel des réalisations
départementales et académiques sera établi.
Ce
plan de scolarisation est conçu pour assurer aux jeunes présentant
des handicaps ou des maladies invalidantes un parcours
individualisé sans rupture. Il vise à diversifier
les modalités d'intégration qui doivent pouvoir répondre
de manière plus souple aux besoins de ces élèves, très différents
selon les situations individuelles et évolutifs dans le temps
pour chacun d'eux.
L'intégration individuelle, et les
solutions de proximité qu'elle rend possibles,
continuera à être privilégiée lorsqu'elle répond aux besoins
de l'élève et qu'elle est conforme aux souhaits de ses parents.
Toutefois certains élèves ne
peuvent réussir leur scolarité du fait des contraintes liées
à leur état de santé ou à leur déficience, lesquelles
peuvent générer une fatigabilité, une lenteur, ou des
difficultés d'apprentissage qui ne peuvent être objectivement
prises en compte dans le cadre d'une classe ordinaire. Des
modalités de scolarisation plus souples, plus diversifiées sur
le plan pédagogique leur sont offertes par les
dispositifs collectifs d'intégration. Désormais, tous les
dispositifs collectifs d'intégration créés en collège et en
lycée pour la scolarisation d'élèves porteurs de handicaps ou
de maladies invalidantes sont dénommés unités pédagogiques
d'intégration (UPI).
Le développement des UPI, qui
depuis 1995 ont fait la preuve de leur efficacité dans la
scolarisation en collège des élèves présentant un handicap
mental, doit être assuré afin de répondre aux besoins qui s'expriment.
De
plus, de nouvelles UPI doivent être
créées en collège et en lycée au bénéfice d'élèves présentant
des déficiences sensorielles ou
motrices. L'organisation et le
fonctionnement de ces UPI sont adaptés aux particularités de
chaque déficience, grâce à l'aménagement des lieux d'accueil
et en lien étroit avec les services d'éducation ou de soins ou
avec les personnels médicaux et paramédicaux exerçant en libéral
qui assurent l'accompagnement dans un cadre formalisé par la
signature d'une convention.
Il convient d'être particulièrement
attentif à ce que ces unités ne constituent pas une "filière"
mais bien un dispositif ouvert sur l'établissement
scolaire, même lorsqu'il s'avère opportun
de prévoir, pour certaines activités, le regroupement des élèves
concernés. Elles sont conçues de telle sorte qu'elles
autorisent la possibilité de parcours personnalisés. Elles
visent à éviter une interruption prématurée de la scolarité
des élèves handicapés, ainsi que leur isolement, afin qu'ils n'aient
pas à assumer seuls leur différence dans le moment de l'adolescence.
Ces unités favorisent l'établissement de liens de solidarité
entre l'ensemble des élèves d'une classe d'âge, grâce aux
diverses formes de coopération, tant dans les activités d'enseignement
que dans les temps de vie scolaire.
Le développement de ces UPI doit s'intégrer dans le plan global de scolarisation des élèves porteurs de handicaps ou de maladies invalidantes élaboré au niveau départemental pour les collèges et académique pour les lycées. Dans les deux cas, ce plan prend en compte les données fournies par les commissions départementales de l'éducation spéciale (CDES) ainsi que les recommandations issues des travaux des groupes départementaux de coordination Handiscol'. Il revient à l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'éducation nationale, d'en assurer la mise en uvre en concertation étroite avec le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales et les représentants des collectivités territoriales concernées.
La
conception et l'ouverture concertées de ces dispositifs doivent
permettre aux collectivités territoriales de
programmer les aménagements matériels, spécifiquement
requis par la nature du handicap, dans les établissements
scolaires, ainsi que l'organisation de transports
scolaires adaptés, si nécessaire.
La démarche d'intégration, tant
dans ses modalités individuelles que collectives, est une démarche
exigeante qui nécessite une aide et une formation. Sa réussite
exige une bonne information de l'ensemble des personnels de l'établissement
d'accueil, des élèves et de leurs parents. Il s'agit d'aider
les différents acteurs à mieux comprendre la situation de
handicap, situation évolutive qui n'est pas exclusivement liée
à la personne mais aussi à un environnement. L'ouverture de l'UPI
doit faire l'objet d'une préparation associant tous les
partenaires concernés.
Afin d'aider au développement de
ces unités, vous trouverez ci-après les indications relatives
aux modalités de leur mise en place et de leur fonctionnement.
2 - Modalités de mise en place des unités pédagogiques d'intégration
2.1 Ouverture d'une UPI : une démarche concertée
2.1.1
Des besoins repérés
La mise en place d'une UPI repose
sur une analyse précise à la fois des besoins réels repérés
et des dispositifs de prise en charge existants dans un champ géographique
donné (bassin, district). Ces besoins sont identifiés grâce
aux informations collectées par différentes sources et analysées
dans le cadre du groupe départemental Handiscol'.
Les informations réunies doivent
faire l'objet d'une analyse conjointe entre l'éducation
nationale et les affaires sociales, en cohérence avec les
orientations des schémas départementaux ou régionaux de prise
en charge de l'enfance handicapée, lorsqu'ils existent, pour
ajuster au mieux les réponses et prévoir les itinéraires de
formation nécessaires, y compris au-delà des dispositifs
scolaires.
Pour tenir compte, d'une part, des
contraintes géographiques et démographiques, d'autre part, du
taux de prévalence de chaque handicap, des décisions de création
d'UPI peuvent être prises soit au plan départemental ou interdépartemental,
soit au plan académique.
2.1.2
Des partenariats
Localement, la création d'une UPI s'inscrit
dans une démarche de partenariat, engagée entre un établissement
scolaire, les collectivités locales compétentes, mais également
un ou plusieurs services d'éducation spéciale ou de soins,
ainsi que des personnels médicaux et paramédicaux exerçant en
libéral, éventuellement dans le cadre d'un réseau.
Ainsi, dès les premières phases du
projet de création, la concertation préalable prévoit :
- les aménagements matériels nécessaires
dans les établissements scolaires ainsi que les moyens de
transports des élèves handicapés, en liaison étroite avec les
représentants des collectivités territoriales concernées ;
- l'accompagnement éducatif, rééducatif
et thérapeutique des élèves, ainsi que le soutien pédagogique,
si nécessaire. Cet accompagnement peut être effectué par un ou
plusieurs services d'éducation spéciale ou de soins, ou par des
personnels médicaux et paramédicaux exerçant en libéral. Il
convient en effet de veiller à éviter les ruptures dans la
continuité des aides apportées aux élèves.
2.1.3
Un cadre conventionnel
Les différents partenaires associés
à la création de l'UPI formalisent leur engagement par la
signature d'une convention. La convention précise les conditions
de la participation et définit les obligations spécifiques de
chaque partie prenante. Elle doit donc être rédigée avec un
souci de clarté et de précision afin d'éviter les difficultés
ultérieures. Les questions liées aux transports scolaires des
élèves doivent faire l'objet d'une concertation approfondie
avec les services compétents du conseil général.
La convention est soumise à l'approbation
du conseil d'administration de l'établissement concerné.
Les instances représentatives (conseils
départementaux ou académiques de l'éducation nationale, comités
techniques paritaires) sont consultées lors de la création de l'UPI.
La révision de la convention, prévue
chaque année, permet les ajustements éventuels rendus nécessaires
par l'évolution du projet.
2.2 L'orientation des élèves
Une
UPI peut accueillir :
- des élèves sortant des CLIS de l'école
primaire, pour lesquels la commission de l'éducation spéciale
compétente a estimé possible la poursuite d'une scolarité en
établissement ordinaire ;
- des élèves qui, après un séjour
dans un établissement médico-éducatif ou une structure de
soins, sont, avec l'accord de la CDES, en mesure de poursuivre
leur scolarité dans un établissement scolaire ;
- des élèves ayant pu bénéficier
pendant un certain temps d'une intégration individuelle et pour
lesquels des modalités plus collectives s'avèrent nécessaires.
À l'inverse, pour certains élèves, après un passage en UPI,
une intégration individuelle peut évidemment être proposée si
elle paraît souhaitable.
Dans tous les cas, l'orientation
comme la réorientation éventuelle des élèves est effectuée
par une commission de l'éducation spéciale.
L'orientation vers une UPI est
notifiée par la commission de circonscription du second degré (CCSD)
qui procède également à l'affectation de l'élève. L'intervention
de la CDES est requise lorsque la mise en uvre du projet d'intégration
scolaire demande l'organisation de soins et de soutiens spécialisés
entraînant une prise en charge financière (dans les cas prévus
par la loi d'orientation du 30 juin 1975). La CCSD est compétente
dans les autres cas mais tient informée la CDES des intégrations
réalisées.
La CCSD participe à la définition
des objectifs et au suivi des projets individualisés d'intégration.
Elle est destinataire d'un exemplaire de chaque projet individuel
d'intégration. Elle en est le garant auprès des familles. Elle
doit être saisie en cas de difficulté et exercer toutes ses
responsabilités. Si la CCSD ne peut résoudre seule le problème
qui lui est soumis, elle doit, sans tarder, saisir la CDES.
3 - Le fonctionnement des unités pédagogiques d'intégration
3.1 Le projet individualisé d'intégration
L'accueil
dans une UPI se fait sur la base d'un projet individualisé d'intégration.
Ce projet est élaboré à partir de l'identification des besoins
et des potentialités de l'élève. Il définit des objectifs
adaptés, prévoit la mise en uvre des aides spécifiques nécessaires
et précise les conditions pour une évaluation régulière des
actions engagées.
Chaque projet individualisé est élaboré,
sous la responsabilité du chef d'établissement d'accueil et, le
cas échéant, du responsable de l'établissement ou du service
qui assure l'accompagnement éducatif, rééducatif ou thérapeutique,
dans un cadre qui associe :
- l'élève et ses parents ;
- l'enseignant chargé de la
coordination de l'UPI ;
- les enseignants intervenant auprès
des élèves, et ceux qui assurent le soutien scolaire spécialisé
;
- les personnels de l'établissement
ou du service spécialisé chargé de l'accompagnement ou les
personnels médicaux et paramédicaux exerçant en libéral ;
- le médecin de l'éducation
nationale chargé d'assurer, en liaison avec l'infirmière, le
suivi médical dans l'établissement, en collaboration étroite
avec les services ou professionnels extérieurs chargés des rééducations
ou des soins ;
- le conseiller d'orientation-psychologue
qui participe à la construction de son projet de formation
scolaire ou professionnelle ;
- la CCSD qui s'assure de la révision
périodique du projet au vu des bilans qui lui sont transmis.
La préparation de la sortie de l'UPI
fait l'objet d'une attention particulière afin d'éviter toute
rupture du projet de formation scolaire ou professionnelle.
L'un des enseignants exerçant auprès
de ces élèves est chargé de la coordination des projets
individualisés. Le chef d'établissement est responsable de leur
mise en uvre dans le cadre de l'établissement scolaire. S'il
constate une difficulté dans la situation de l'élève ou des
dysfonctionnements dans l'intervention des différents
partenaires, il saisit la commission qui a procédé à l'orientation.
De même, il lui appartient d'adresser à la commission un bilan
annuel du suivi de chaque élève.
3.2 L'organisation pédagogique
Les
modalités d'organisation et de fonctionnement de l'UPI sont conçues
pour faciliter la mise en uvre des projets individualisés
des élèves.
Le projet de l'UPI fait
explicitement partie du projet d'établissement. Comme ce dernier,
il fait l'objet d'évaluations et de régulations pour améliorer
le fonctionnement d'ensemble.
Le conseiller principal d'éducation
s'assure que les temps de vie collective (restauration,
permanence, récréation) contribuent à l'intégration sociale
des élèves de l'UPI dans le collège. Il veille à ce que leur
participation aux activités éducatives, culturelles et
sportives (Union nationale du sport scolaire (UNSS), sorties
scolaires, clubs...) soit encouragée.
Quelle que soit la nature de la
difficulté présentée par les élèves, l'UPI bénéficie du
concours des personnels du service de promotion de la santé en
faveur des élèves et du service social scolaire, ainsi que du
conseiller d'orientation- psychologue.
Les enseignants exerçant auprès
des élèves participent à des concertations périodiques
permettant de faire le point, soit sur les projets des élèves,
soit sur le fonctionnement du dispositif. Ces heures de
coordination et de synthèse sont rémunérées conformément aux
dispositions de la circulaire n° 74-148 du 19 avril 1974, selon
le relevé effectué par le chef d'établissement.
L'organisation pédagogique de l'UPI
est placée sous la responsabilité du chef d'établissement qui
:
- procède à l'inscription des élèves
dans l'établissement après notification de la CCSD ou de la
CDES ;
- veille au respect des orientations
fixées ;
- s'assure de la régularité des
concertations entre les intervenants ;
- organise un bilan trimestriel avec
l'ensemble des intervenants de l'UPI ainsi que la révision
annuelle de son fonctionnement, si nécessaire.
Les emplois du temps des élèves de
l'UPI s'inscrivent dans les horaires réglementaires du collège
ou du lycée. Ils sont modulés au regard de chaque projet
individualisé. Même s'ils peuvent être évolutifs, leur
conception n'en demeure pas moins annuelle.
L'organisation pédagogique de l'UPI
rend possible des moments de regroupements des jeunes handicapés
intégrés, selon des modalités variables en fonction de l'âge
des élèves et de la nature du handicap. Les objectifs de ces
regroupements sont définis en fonction des besoins propres des
élèves.
3.2.1
Les UPI pour des élèves présentant des déficiences
sensorielles ou motrices
L'objectif visé par l'UPI est avant
tout d'assurer la continuité des parcours scolaires des élèves
déficients sensoriels ou moteurs, au collège ou au lycée. L'unité
est donc conçue pour permettre la gestion diversifiée de ces
parcours qui s'élaborent, pour chaque élève, dans le cadre de
son projet individualisé.
À cette fin, ce dispositif d'intégration
rend possible, pour les élèves, la fréquentation de leur
classe de référence, à la mesure de leurs possibilités, aussi
bien que des temps de regroupement durant lesquels des
enseignements leur sont dispensés, en fonction de leurs besoins.
Les horaires et les contenus d'enseignement,
sauf dérogation exceptionnelle, sont ceux des classes de référence
et les enseignants exerçant auprès de ces élèves sont les
professeurs affectés dans l'établissement scolaire.
Il est opportun que la mise en
uvre de cette unité s'inscrive progressivement dans le
fonctionnement de l'établissement, à partir d'élèves scolarisés
en sixième - ou en seconde - de manière à tisser un réseau
relationnel avec les autres élèves et les enseignants de l'établissement.
Afin d'assurer un fonctionnement pédagogique optimal, il est
souhaitable que chaque groupe d'élèves accueillis, par niveau d'enseignement,
n'excède pas 10.
La durée des temps de regroupement
des élèves est modulée en fonction des besoins de chacun d'eux,
elle est évidemment évolutive au cours de la scolarité. Il
convient cependant de veiller à ce que tous les élèves
handicapés aient l'occasion de nouer de véritables relations
avec leurs pairs non handicapés en mettant en place les
conditions d'une véritable solidarité qui ne peut être que bénéfique
à tous les élèves.
Au collège, des enseignants spécialisés
du premier degré contribuent au soutien pédagogique auprès des
élèves. Ils leur facilitent la transition et assurent la
coordination entre le collège et les structures d'amont. Leur
bonne connaissance de la déficience permet de répondre à
certaines questions que se posent les professeurs du collège.
Ces personnels peuvent être affectés, selon les situations
locales, soit sur un poste de soutien itinérant à l'intégration,
soit dans un établissement ou service spécialisé ayant passé
une convention avec l'établissement scolaire. Ces enseignants spécialisés
doivent être titulaires, soit du certificat d'aptitude aux
actions pédagogiques spécialisées d'adaptation et d'intégration
scolaires (CAPSAIS) option A, B ou C, soit des certifications délivrées
par le ministère de l'emploi et de la solidarité pour l'enseignement
aux élèves déficients sensoriels.
Il est nécessaire d'organiser des
modules de formation spécialisés à l'intention des enseignants
du second degré volontaires, afin de faciliter les adaptations pédagogiques,
en particulier, en fin de scolarité au collège et au lycée.
Des modules de formation sont proposés, à titre expérimental,
dès l'année 2000-2001 à des enseignants du 2nd degré
volontaires afin de favoriser la
scolarisation de jeunes déficients sensoriels.
3.2.2
Les UPI pour des élèves présentant des troubles importants des
fonctions cognitives
Les dispositifs actuels ont fait la
preuve de leur utilité, dès lors qu'ils offrent aux élèves la
possibilité de poursuivre des apprentissages adaptés à leurs
possibilités - même lorsque leurs acquis strictement scolaires
sont très réduits - et cela quelle que soit l'origine de leurs
difficultés : retard mental global, difficultés cognitives électives,
difficultés psychiques graves...
En règle générale, l'élève doit
être capable d'assumer les contraintes et les exigences
minimales de comportement qu'implique la vie au collège, et
disposer d'une capacité de communication compatible avec les
enseignements scolaires, les situations de vie et d'éducation
collectives.
Il est en outre indispensable de
concevoir un projet pour des élèves dont les besoins sont
suffisamment proches, afin d'assurer les meilleures conditions de
fonctionnement et d'efficacité pédagogiques de l'UPI.
L'équipe éducative dans son
ensemble contribue à développer les apprentissages sociaux,
acceptation des règles de vie de la communauté scolaire et amélioration
des capacités de communication.
Pour
assurer la scolarisation adaptée de ces élèves, qui présentent
des difficultés importantes sur le plan cognitif, une
organisation particulière est retenue : la création de l'UPI s'accompagne
de l'affectation d'un enseignant du premier degré, titulaire du
CAPSAIS option D. Celui-ci coordonne les activités au sein de l'UPI
et gère l'ensemble des actions d'intégration prévues par les
projets individuels des élèves. L'effectif du groupe dont il a
la charge ne peut excéder 10 élèves.
L'enseignant coordonnateur est
associé aux travaux des commissions de l'éducation spéciale
chaque fois que le suivi de l'élève l'exige.
Sa mission est celle d'un enseignant
capable de dispenser à ces élèves un enseignement très adapté
à leurs possibilités. En effet, en ce qui concerne les
apprentissages fondamentaux, ces élèves, comparés aux autres
élèves du collège, peuvent présenter des écarts importants.
Il convient donc d'approfondir et de consolider les
apprentissages scolaires, mais aussi de développer les
apprentissages culturels et sociaux.
L'enseignant spécialisé s'efforce
de favoriser l'intégration individuelle dans les classes du collège
des élèves de l'UPI, lorsque ceux-ci peuvent en tirer bénéfice.
Il facilite l'intervention de professeurs du collège auprès des
élèves intégrés en leur fournissant informations utiles et
appui pédagogique. Sa présence permet d'assurer une continuité
auprès des élèves, et de coordonner dans leurs emplois du
temps, les interventions des professeurs du collège et des
personnels des services spécialisés.
Pour favoriser la préparation de l'insertion
professionnelle des jeunes présentant des difficultés
cognitives, l'appui d'une ou plusieurs SEGPA doit être recherché.
Les SEGPA apportent leur concours en fonction des besoins des élèves,
dans le cadre d'une démarche contractualisée.
De même, il peut s'avérer utile d'établir,
dans un cadre conventionnel, des relations avec un institut médico-éducatif
doté d'une section d'initiation et de première formation
professionnelle, afin d'élargir les solutions proposées dans ce
domaine aux élèves de l'UPI.
Dans cette perspective, les élèves
de l'UPI peuvent également effectuer des stages d'observation en
entreprise.
Dans la plupart des cas, il s'agit
bien de préparer ces jeunes à accéder après leur passage en
collège à des dispositifs de formation professionnelle adaptés
aux compétences qu'ils ont pu acquérir et permettant le
maintien et la consolidation de leur autonomie personnelle et
sociale. Des partenariats doivent être établis afin d'assurer,
à la sortie de l'UPI, des solutions diversifiées de formation
professionnelle.
3.3 L'accompagnement de la démarche
Le
collège ou le lycée prévoit, en concertation avec les services
départementaux ou académiques de l'éducation nationale, dans
sa dotation horaire globale, les moyens nécessaires pour assurer
les enseignements aux élèves de l'UPI, en conformité avec les
programmes, ainsi que les soutiens pédagogiques appropriés. Le
chef d'établissement prévoit également le nombre d'heures de
coordination et de synthèses nécessaires au fonctionnement de l'UPI.
L'inspecteur de l'éducation
nationale, chargé au niveau départemental de l'adaptation et de
l'intégration scolaires, par la connaissance des divers
handicaps et des ressources disponibles ainsi que par les compétences
particulières qu'il possède en ce domaine, s'avère un
conseiller et un interlocuteur tant pour l'équipe de direction
de l'établissement que pour la communauté éducative engagée
dans des démarches d'intégration.
Le médecin conseiller technique de
l'IA-DSDEN peut également être consulté et jouer un rôle de
liaison avec les services départementaux des affaires sanitaires
et sociales, les services d'éducation spéciale ou de soins, les
personnels médicaux et paramédicaux exerçant en libéral et
les équipes éducatives des établissements.
Afin d'accompagner les enseignants
de collège et de lycée engagés dans des démarches d'intégration
individuelles ou collectives, des actions de formation doivent être
proposées dans le cadre des plans académiques de formation,
prenant appui, en tant que de besoin, sur un réseau national de
formateurs ressources. Celles-ci peuvent porter sur des
connaissances spécifiques au type de handicap concerné, sur les
modalités particulières d'accès à certains apprentissages
selon les handicaps, et sur les démarches à mettre en uvre
pour y remédier. Il est possible dans ce cadre de faire appel à
des associations qui peuvent apporter connaissances et
informations sur les handicaps.
À moyen terme, il doit être
envisagé de constituer au plan académique un pôle d'enseignants
du second degré regroupant des personnes ressources par
discipline.
Afin d'aider les enseignants, des préconisations
pédagogiques avec les repères essentiels seront prochainement
publiées, handicap par handicap.
La présente circulaire se
substitue aux circulaires n° 95-124 et n°
95-125 du 17 mai 1995.
Pour
le ministre de l'éducation nationale
et par délégation,
Le
directeur de l'enseignement scolaire
Jean-Paul de GAUDEMAR
Pour
la ministre de l'emploi et de la solidarité
et par délégation,
La
directrice générale de l'action sociale
Sylviane LEGER
N.B. - Cette circulaire sera également publiée dans le Bulletin officiel du ministère de l'emploi et de la solidarité avec la référence suivante : C. n° 2001-104 du 21-2-2001.