Guide pratique de l'hyperactivité dans l'hexagone : la crainte du traitement

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Craintes des parents face à la prescription de la ritaline.

Certains parents hésitent devant la prescription du médicament et ce même lorsqu'elle est conseillée par le médecin. Mais d'autres aussi après bien des hésitations finissent par accepter.

Pourquoi avons nous peur ?

Parce que nous sommes malgré nous influencés par le discours ambiant qui nous alerte sur des prescriptions abusives de psychotropes. Parce que la France détient le triste record de consommation de ce type de médicaments. Et parce qu'un tabou existe sur la prescription de médicaments pour les enfants. Il n'y a pas si longtemps, des voix se sont élevées dans la communauté scientifique pour dénoncer le fait qu'on ne traitait pas correctement la douleur chez l'enfant . Nombre de médicaments ont encore des conditionnements réservés pour l'adulte.

Ainsi, s'aperçoit-on que l'on fait un "traitement" particulier aux enfants.

Le principe qui fonde cette pratique est parfaitement justifié : éviter les conséquences à terme de médications abusives sur le développement physique et psychique de l'enfant .

Mais cela provoque dans certains cas des effets pervers non négligeables. Avec la ritaline, on en a un bel exemple.

Ainsi les opposants à sa prescription qu'ils soient professionnels ou non craignent les effets néfastes à terme de ce médicament qui est présenté à tort comme une drogue. Or la ritaline ne modifie pas de façon durable la chimie du cerveau. Le principal écueil est la dépendance psychologique. Ici aussi tout est affaire d'individu. On craint aussi d'autres effets secondaires. Or, tout est fait en France pour éviter ces risques potentiels par les pauses thérapeutiques des week-ends et des vacances scolaires. Car ces effets là aussi varient d'un enfant à l'autre. C'est ici qu'intervient le suivi effectué par le médecin qui sera seul à même d'apprécier au cas par cas ce qu'il convient de faire.

Enfin, pour qu'il y ait prescription abusive, il faut que le médecin manque de rigueur professionnelle ou commette purement et simplement une erreur. Ainsi parler de prescriptions abusives, c'est avant tout mettre en cause la compétence et le sérieux du professionnel ! Car aucun psychotrope ne peut être délivré sans ordonnance.

La communauté psychiatrique qui régulièrement alerte sur les prescriptions abusives de psychotropes met bien évidemment en cause les autres médecins en particulier les médecins généralistes. Ces derniers sont souvent déçus de l'attitude des psychiatres. Ils leur envoient assez fréquemment des patients pour lesquels ils n'ont aucun retour. Pendant les congés du spécialiste, ils hésiteront à prescrire un psychotrope à l'un de leur patient faute d'information.

Enfin, il faut être conscient du fait qu'absolument aucun médicament n'est anodin, tous ont à des degrés divers des effets secondaires.

En tant que parents, nous sommes abondamment alertés sur les risques de la ritaline, mais personne ne s'inquiète des conséquences de l'absence de médication.

Or, tous nous avons entendu périodiquement tel ou tel scientifique prendre la parole pour alerter les malades des risques qu'ils prennent en ne suivant pas leur traitement ou en l'interrompant, voire en se basant uniquement sur des médecines parallèles.

Si je relève ces incohérences, c'est pour montrer à quel point les discours ambiants sur la ritaline sont éloignés d'une démarche scientifique.

Or, le plus grand risque que nos enfants courrent c'est la déscolarisation et l'exclusion sociale. Je remarque que les médecins qui s'opposent à la prescription n'apportent aucune solution à ce problème gravissime car il met en cause une vie entière. Les parents ont déjà épuisé les ressources des psychothérapies sans aucun résultat. Le temps passant on va essayer de trouver une place à l'enfant visiblement incasable en milieu ordinaire et ainsi compromettre toutes ses chances d'insertion sociale. Car aujourd'hui aucun service ou établissement n'est adapté aux enfants hyperactifs.

La ritaline change totalement le pronostic et permet d'envisager à terme une vie correcte. Les prescripteurs n'excluent pas les autres modes de prise en charge au contraire, ils les préconisent (psychothérapie, rééducations..) La ritaline a également un effet positif dont personne ne parle : elle donne des références à l'enfant. Elle lui permet de mesurer sur lui même l'effet équilibrant qu'elle procure et ce faisant, elle l'aide à se gérer. La psychothérapie va devenir d'autant plus efficace que l'enfant est traité.

Enfin je concluerais sur la question des régimes alimentaires vers lesquels certains parents s'orientent par conviction personnelle ou par crainte.

Personnellement cette position m'inquiète dès lors qu'elle se veut exclusive. En effet ne pas essayer le traitement, alors que son enfant est sur la voie de l'exclusion sociale, obère son avenir.

Se projeter dans le temps me parait indispensable. A cet âge les années passent vite. Il arrivera à l'âge adute et là vous réaliserez mais trop tard qu'il aurait peut-être mieux valu essayer pour évaluer par vous même l'intérêt du traitement. Dites-vous bien que si la ritaline a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 1995 ce n'est pas par hasard. La France a attendu quarante ans pour se décider. Mais elle l'a fait.

ritaline

 

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